La situation sociale de la femme rurale du territoire de Walungu, au Sud Ouest de la ville de Bukavu , reste préoccupante .Le poids et l’observance de la coutume continuent à la maintenir dans une position d’infériorité vis-à-vis de l’homme ,en dépit de l’existence des textes juridiques qui consacrent l’égalité de tous les êtres humains.
Nzigire est une jeune fille de 16 ans. Elle habite Lubona, une bourgade du territoire de walungu en province du Sud Kivu. Elle est l’ainée d’une famille de quatre enfants, tous des filles. Leur mère n’a pas eu la chance de mettre au monde un garçon durant tous les dix ans de vie commune avec leur feu papa,
mort il ya maintenant une année et deux mois. Nzigire n’a pas pu terminer les études secondaires par manque des frais scolaires car, après la mort de son père, ni les oncles, ni les tantes ne se sont pas occupés de sa famille. Et comble de malheur, selon les prescrits de leur coutume, ni sa mère, ni elle-même, personne ne peut hériter des biens laissés par le défunt père. Pour survivre et faire étudier ses petites sœurs, Nzigire et sa mère sont obligées de travailler pour autrui, moyennant une petite rémunération perçue à la tache. « A la mort de mon père, ma mère et moi avons été écartées de la succession parce que seulement nous sommes des femmes. Par manque d’un garçon héritier, tous les biens laissés par mon père ont été hérités par un oncle paternel qui, désormais, se comporte en potentat jouisseur jusqu’à ne plus se soucier de nous. Comme si, à ses yeux, nous n’existions plus. » Raconte Nzigire , larmes aux yeux.
mort il ya maintenant une année et deux mois. Nzigire n’a pas pu terminer les études secondaires par manque des frais scolaires car, après la mort de son père, ni les oncles, ni les tantes ne se sont pas occupés de sa famille. Et comble de malheur, selon les prescrits de leur coutume, ni sa mère, ni elle-même, personne ne peut hériter des biens laissés par le défunt père. Pour survivre et faire étudier ses petites sœurs, Nzigire et sa mère sont obligées de travailler pour autrui, moyennant une petite rémunération perçue à la tache. « A la mort de mon père, ma mère et moi avons été écartées de la succession parce que seulement nous sommes des femmes. Par manque d’un garçon héritier, tous les biens laissés par mon père ont été hérités par un oncle paternel qui, désormais, se comporte en potentat jouisseur jusqu’à ne plus se soucier de nous. Comme si, à ses yeux, nous n’existions plus. » Raconte Nzigire , larmes aux yeux.
Mademoiselle Nzigire et sa mère font partie de ces nombreuses femmes rurales du territoire de Walungu qui croupissent encore sous le poids des coutumes, parfois rétrogrades, qui les maintiennent dans une position d’infériorité et de non ayant droit. Et pourtant, en matière d’héritage, le code de la famille de la RDC, en ses articles 758 à763, énumère les différentes catégories des personnes ayant droit à la succession et la manière dont il faut effectuer le partage des biens du De cujus. Ainsi, dans la 1ere catégorie se retrouvent tous les enfants du défunt nés dans le mariage et ceux nés hors du mariage mais affiliés, du vivant de leur père, sans distinction de sexe. Malheureusement, dans la pratique, le droit à l’héritage n’est pas reconnu aux femmes et à leurs filles dans le territoire de Walungu, au mépris de la législation en vigueur. Cela fait que la productivité des femmes dans ce territoire est limitée par leur faible accès aux ressources et aux opportunités.
*La coutume plus forte que la loi
Cette situation est déplorable du fait que, malgré l’existence des lois, le changement ne s’observe pas et les femmes continuent à être maintenues dans une position de faiblesse suite à certaines normes sociales mieux connues sous le nom de coutume. Ce sont ces normes sociales qui empêchent les femmes d’avoir accès à un certain nombre des biens, y compris la propriété et le droit foncier, les infrastructures, l’éducation, etc.
Plusieurs femmes rurales du territoire de Walungu ignorent ce que dit la loi en matière de succession et d’éducation mais restent très informées sur la coutume et bien attachées à elle. Ces femmes restent convaincues qu’elles sont faites uniquement pour le foyer et les travaux ménagers, la procréation et l’éducation des enfants. Tout ceci n’est pas sans conséquences néfastes sur la vie de ces femmes. Leur niveau de vie ne s’améliore pas, il y’a pas moyen qu’elles s’épanouissent socialement et intellectuellement car condamnées, toute leur vie, à s’occuper du ménage, des travaux champêtres et de l’élevage du petit bétail, travaux dans lesquels elles ne tirent aucun profit. Même le pouvoir coutumier reste l’apanage de seuls hommes, alors que l’article 14 de la constitution de la RDC prône l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme et l’assurance de la protection et la promotion de ses droits.
Il est dommage que cette situation déplorable ne se limite pas seulement à la femme rurale du territoire de Walungu. Elle touche la quasi-totalité des femmes rurales des autres territoires de la province du Sud Kivu.
Arlaine KAJABIKA BAHATI
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