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27 septembre 2011

Bukavu: Les Femmes de ménage opprimées par les violences domestiques

La violence domestique prend de l’ampleur dans la Ville de Bukavu à telle enseigne qu’elle devient un fléau qui ronge les ménages. Cette violation des droits de la femme ne manque  pas de conséquences fâcheuses sur l’harmonie conjugale.
« C’est depuis maintenant trois mois que je mène une vie infernale dans mon foyer. Mon Mari veut toujours se comporter en despote et ne supporte pas que je réclame  un quelconque de mes droits. Parce qu’une nuit je lui avais réclamé la satisfaction de mon désir sexuel, il me traite désormais de pute et d’insatisfaite. Il va jusqu’à me demander, chaque fois que j’ose le toucher au lit, d’aller  chercher ma satisfaction sexuelle là ou j’ai l’habitude de l’avoir. C’est comme si, pour lui, je n’existe plus.
Y a-t-il moquerie et humiliation plus que ça ? » Se plaint, larmes aux yeux, une jeune femme d’une vingtaine d’années, mariées et Mère d’un enfant. Elle était venue demander conseil au bureau de l’Asbl Vision Sociale, afin de savoir comment recouvrer ses droits conjugaux.
La violence domestique à l’endroit des femmes est une réalité aujourd’hui dans la Ville de Bukavu. Plusieurs femmes s’en plaignent, chacune selon la forme que son conjoint lui fait subir car la violence domestique peut revêtir plusieurs formes. Selon les témoignages des femmes victimes, il peut s’agir de reproches incessants et d’injures, parfois sans raisons valables ; de simples gifles aux coups et blessures ; de privations diverse ; de manque de dialogue ou absence de communication entre conjoints etc. 

La raison du plus fort
La plupart des femmes, victimes de l’une et / ou l’autre forme de la violence domestique, que nous avons rencontrées dans la Ville de Bukavu s’accordent sur le fait que les hommes se comportent de cette manière à leur endroit par égoïsme et orgueil masculin. Ils sont imbus du fait que la société les considère comme Chef de famille. Ils brandissent  aussi que les paroles bibliques qui veulent que les femmes soient soumises à leurs maris, oubliant que la loi considère tous les êtres humains égaux. «  Les hommes pensent qu’ils sont plus forts que nous et qu’ils ont toujours raison » fait remarquer une femme victime, Mère de sept enfants.
S’il est vrai que cette cause avancée par les femmes est plausible, il est aussi vrai que la violence domestique peut être provoquée chez les hommes par d’autres raisons, notamment l’ivresse et, surtout un faible pouvoir économique par rapport à leurs femmes. Cette  dernière raison provoque chez les hommes une sorte de complexe qu’ils cherchent à compenser par des actes de violence à l’endroit de leurs femmes. En effet, depuis les guerres successives de 1996, 1998 et 2004 ce sont les femmes qui pourvoient à tous les besoins du ménage, notamment grâce au petit commerce, leurs maris sont réduits à un salaire dérisoire et irrégulier, pour les uns et au chômage pour les autres.

Il n’y a pas un sans deux
Toutes ces violences ne sont pas sans conséquences sur les femmes victimes selon le cas, ces conséquences peuvent être physiques, morales ou psychiques.
« Chaque fois que mon Mari rentre à la maison j’ai la chair de poule. Toute la quiétude de la journée disparait directement car je me dis que le calvaire commence », déclare Madame Wivinne, qui n’hésite pas à montrer les quelques cicatrices qu’elle a au visage et aux bras, fruit de la violence physique de son Mari à son endroit. Elle reconnait même qu’elle a tout ce qu’il faut à la maison, mais elle n’est pas heureuse.
Docteur Anselme, Médecin généraliste dans une Polyclinique de la Ville, explique que la violence domestique peut provoquer chez les femmes victimes des maladies cardio-vasculaires et des traumatismes de tout genre.
Il faut cependant avouer que beaucoup de femmes victimes de la violence domestique souffrent dans la clandestinité. « Elles ont peur d’étaler leurs souffrances, soit par hontes soit par crainte des représailles de leurs maris ou tout simplement par souci de se maintenir dans leurs foyers », déclare Madame Hortense responsable, d’une association des femmes pour le développement de Katana.
Quelle que soit sa forme, la violence domestique constitue une grave violation des droits de la femme. Ses conséquences sont telles qu’elles affectent non seulement l’intégrité physique et psychique de la victime, mais aussi elle déstabilise le foyer jusqu’à lui ôter sa caractéristique de havre de paix.
Arlenne KAJABIKA 

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L’Association des Femmes des Médias du Sud Kivu (AFEM-SK) est une organisation à but non lucratif (OBNL) créée en vertu de la loi congolaise du 10 Août 2003. Les membres d’AFEM-SK sont composés de femmes actives dans les médias du Sud-Kivu et les maisons de presse. AFEM-SK est spécialisée dans la production des émissions radio en milieu rurale comme en milieu urbain avec un accent particulier sur les femmes soit à partir de radio-clubs ou dans la position de l'activiste social local. Ce groupe produit également des reportages sur le terrain et envoie des nouvelles à des stations de radio locales. Cette association entretient avec les organisations de presse d'autres partenariats qui facilitent la circulation de magazines et leur diffusion.