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29 mars 2012

Nord Kivu: Menaces à l'encontre de Mme Justine Masika Bihamba

"Justine Masika arrête de te mêler de ce qui ne te regarde pas (HATUTAKU RATE IYI TOUR TUNAYUWA UKO GOMA YOTE ITAFIKA)", tel est le message de menaces anonyme qu’a reçu Mme Justine Masika, le 27 mars 2012, à 18h32,  sur son téléphone. Ce message intervient apres une reunion tenue dans un hotdee Goma par certains colonels des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) proches du général Bosco Ntagand. Mme Justine Masika serait poursuivie suite à l'interview qu'elle a accordé à la radio BBC au cours de laquelle elle a salué le verdict que venait de rendre le jour même la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre de Thomas Lubanga Dyilo.
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), appelle une urgence sur les menaces qui pèsent sur Mme Justine Masika Bihamba.

L’Observatoire a été informé par des sources fiables de menaces à l’encontre de Mme Justine Masika Bihamba, coordinatrice de la Synergie des femmes pour les victimes des violences sexuelles (SFVS) et vice-présidente de la Société civile du Nord Kivu.

Selon les informations reçues, le 14 mars 2012, Mme Justine Masika Bihamba a accordé une interview à la radio BBC au cours de laquelle elle a salué le verdict que venait de rendre le jour même la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre de Thomas Lubanga Dyilo, déclaré coupable des crimes de guerre de recrutement, enrôlement et utilisation d’enfants soldats en Ituri, et a demandé à la CPI et au gouvernement congolais de mettre à exécution les mandats d’arrêt qui sont en cours contre les autres auteurs présumés de crimes graves commis à l’est de la RDC, en particulier le général Bosco Ntaganda.


Suite à cette interview, le général et certains colonels des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) proches du général auraient tenu une réunion dans un hôtel de Goma afin de discuter de la déclaration de Mme Justine Masika appelant la CPI et le Gouvernement congolais à arrêter le général Bosco Ntaganda, et de planifier des "actions" visant à faire taire cette dernière.

Mme Justine Masika a l’intention de porter plainte.

L’Association des Femmes des Medias se joint a l’Observatoire qui exprime sa plus vive inquiétude suite aux menaces qui pèsent à l’encontre de la sécurité et l’intégrité physique de Mme Justine Masika, qui s’inscrivent dans un contexte plus large d’intimidations et de répression contre l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme en RDC, et rappelle aux autorités congolaises qu’au regard des standards internationaux, il leur incombe de garantir en toutes circonstances son intégrité physique et psychologique.

Actions demandées par l’observatoire :

i. Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de Mme Justine Masika et de tous les défenseurs des droits de l’Homme en RDC ;

ii. Mener sans délais une enquête exhaustive, impartiale, indépendante, effective, rigoureuse, et transparente sur les menaces mentionnées ci-dessus, afin d’en identifier les auteurs, de les traduire devant un tribunal indépendant, compétent et impartial conformément aux instruments internationaux et régionaux de protection des droits de l’Homme, et d’appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi ;

iii. Veiller à ce qu’un terme soit mis à toute forme de menaces et de harcèlement à l’encontre de Mme Justine Masika et de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme en RDC ;

iv. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement :
- à son article 1 qui dispose que “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international”,
- et à son article 12.2, qui dispose que “l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration” ;

v. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la RDC.

L’Observatoire, programme de l’OMCT et de la FIDH, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.


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L’Association des Femmes des Médias du Sud Kivu (AFEM-SK) est une organisation à but non lucratif (OBNL) créée en vertu de la loi congolaise du 10 Août 2003. Les membres d’AFEM-SK sont composés de femmes actives dans les médias du Sud-Kivu et les maisons de presse. AFEM-SK est spécialisée dans la production des émissions radio en milieu rurale comme en milieu urbain avec un accent particulier sur les femmes soit à partir de radio-clubs ou dans la position de l'activiste social local. Ce groupe produit également des reportages sur le terrain et envoie des nouvelles à des stations de radio locales. Cette association entretient avec les organisations de presse d'autres partenariats qui facilitent la circulation de magazines et leur diffusion.