
Au Sud Kivu, plusieurs femmes
subissent encore les conséquences des coutumes. La plupart d'entre elles ne
s'est pas encore décidée pour quitter cette étape qui ronge la société féminine
de la RDC.
Selon certaines coutumes la femme
ne doit pas manger les œufs, la poule, elle ne doit pas passer au salon en
présence des hommes, etc. M'Ntunga Batumike Marie, est l'une de ces femmes qui
ont brisé le silence et son entourage la traite d'une femme difficile.
"Mes voisines ne comprennent pas pourquoi je dois traire la vache.
Dans notre coutume, en aucun jour la femme pourrait traire une vache. Moi, j'ai
eu la chance de grandir dans un environnement qui me le permettait et qui ne m'a
pas empêché de le faire."
Selon madame Marie M'Ntunga, cette
expérience n'est pas la première.
"Ma première expérience a été très difficile pour moi. J'ai épousé
un homme qui, pour lui tout ce dont j'étais appelé à faire devait
nécessairement être puisé dans la coutume. Je ne mangeais pas les œufs, la
poule, le lait, etc."
Pourquoi dites-vous que ce n'est
pas une première expérience? avez-vous changé votre mari après un temps?
" Je ne l'ai pas changé; il m'avait abandonné pendant des années
sans que je ne sache où il est parti. Après des années ma famille a eu pitié de
moi et m'a récupéré. J'avais déjà eu 2 enfants avec lui. C'est à Goma que je me
suis rencontré avec mon mari avec qui je vis actuellement. Et avec lui nous
avons déjà eu 5enfants. Et c'est avec lui que j'ai senti que l'histoire de ma
vie a commencé."
M'Ntunga n'a pas croisé les bras
après son remariage. Elle ne voulait pas que son intérieur brule tous les jours
sans qu'il ne réalise le mieux que son cœur lui disait.
"Avec mon deuxième mari nous avons déménagé de Goma pour retourner
à Nindja où j'ai vécu encore avec mon premier conjoint. Comme presque tout le
village me connaissait, ils ont été surpris de voir que j'ai brisé tous les
interdits. Mon nouveau mari travaille dans une organisation de développement.
Avec nos moyens de bord nous avons acheté deux vaches et mon mari m’a montré
comment les traire. D’autres en voulaient à mon mari mais lui m’a autorisé à
faire tout ce que je pouvais dans l’intérêt de la famille."
Elle n'y est pas arrivée seule.
selon M'Ntunga, les efforts des associations l'ont hissés jusqu'à ce niveau.
Elle a bénéficié des formations des différentes organisations.
"Les organisations de droits de l'homme et celles qui luttent pour
la promotion de la femme m'ont beaucoup aidé.A ce jour j'ai aussi initié
d'autres femmes qui empruntent un chemin de libération, elles savent déjà
pourquoi elles doivent lutter et comment lutter. Avant je n'aimais pas aussi
comme j'étais seule, mais actuellement j'ai plus de 5 femmes qui comprennent,
qui aident leurs familles et leurs maris sont très fiers d'elles."
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