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7 novembre 2011

BUKAVU: LES AMBITIONS PROFESSIONNELLES DES FEMMES MISES EN MAL PAR DES STEREOTYPES ET PREJUGES

Dans la ville de Bukavu, le problème de non reconnaissance de l’aptitude professionnelle des femmes persiste. Cela s’observe dans tous les domaines surtout dans l’exercice des postes de commandement et politique. Certains stéréotypes et préjugés entretenus par les hommes et la société en générale, mais aussi le mauvais comportement de certaines femmes leur bloquent alors qu’elles en sont capables et expriment leurs ambitions.

Dans la tradition de la plupart, si  pas tous, des groupes ethniques auxquels appartiennent les femmes de Bukavu, accéder au pouvoir pour une femme n’est pas envisageable. Cela s’explique déjà par le fait que la jeune fille ou la femme ne peut pas hériter les biens laissés par le père  ou le mari. Cette discrimination a longtemps frustré et diminué les femmes, mais elles n’y peuvent rien étant donne que toutes les démarches menées jusqu’à présent  n’ont pas encore réussi à fléchir cette tradition. Les théoriciens des concepts «genre » et « parité »  ont beau crié, mais, la situation prend du temps à évoluer au bénéfice de la femme.
« Dans notre société et nos communautés  respectives, les gens pensent qu’une femme qui occupe un poste de commandement ou qui exerce des fonctions politiques devient insoumise, incontrôlée, dévergondée et que sais-je encore ! », s’étonne madame Josseline MIGABO, ancienne bourgmestre de la commune  de kadutu, l’une des trois communes de la ville de Bukavu.

Pourtant, cette ville a déjà produit plusieurs femmes qui ont valablement  défendu leurs images aux postes de commandement et même en politique. Cela prouve à suffisance que ce sont ni les compétences, ni les ambitions qui manquent aux femmes, mais que ces dernières sont tout simplement victimes des croyances erronées, quand bien même, dans certains cas les femmes elles-même peuvent être à la base de ce blocage. « Ma femme est allée à Kinshasa participer aux travaux de la conférence nationale souveraine au compte de la société civile du sud Kivu. Elle y est restée deux ans et à son retour elle est revenue avec un bébé de 3 mois. Je l’ai répudiée. Comment voulez-vous qu’on laisse toute la liberté professionnelle aux femmes ? », S’écrie un agent du parquet de la ville de Bukavu, qui a fait longtemps à se remettre de cette déception lui causée par sa femme.  
                                                         

Toutes les femmes ne se ressemblent pas.
S’il est vrai qu’il y a des femmes aussi compétente que les hommes et qui peuvent nourrir des ambitions nobles dans l’honnêteté, reconnaissons qu’il y en a aussi qui profitent de leur statut professionnel pour envenimer le climat dans leurs foyers. Surtout  celles dont le statut professionnel exige a beaucoup voyager. « Depuis que ma voisine est responsable d’une ONG et voyage beaucoup à travers le monde, l’harmonie du couple qui régnait entre elle et son mari qui est fonctionnaire de l’Etat, n’existe plus. Si elle est sur place, il ne se passe plus une semaine sans que nous intervenions la nuit pour les aider à aplanir leur divergences »; témoigne une mère de famille qui, dans la suite de ses propos, fustige le comportement  de sa voisine. Cette mère avoue que sa voisine n’était pas ainsi avant cette promotion professionnelle.
Qu’à cela ne tienne, les femmes méritent plus que ce qu’elles ont actuellement sur le plan professionnel. Elles ont déjà suffisamment  démontré ce dont elles sont capables dans tous les domaines, au même titre que les hommes. Seulement elles doivent savoir que leur salut ne dépend en priorité que d’elles-mêmes à partir de la lutte qu’elles doivent mener sans relâche pour briser toutes ces barrières qui les maintienne  en position de subalterne. Mais aussi à partir de leur comportement exemplaire, qui va finalement les mettre à l’abri de tout soupçon et ainsi sortir victorieuses de tous ces stéréotypes et préjuges de la société.

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AFEM-SK

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L’Association des Femmes des Médias du Sud Kivu (AFEM-SK) est une organisation à but non lucratif (OBNL) créée en vertu de la loi congolaise du 10 Août 2003. Les membres d’AFEM-SK sont composés de femmes actives dans les médias du Sud-Kivu et les maisons de presse. AFEM-SK est spécialisée dans la production des émissions radio en milieu rurale comme en milieu urbain avec un accent particulier sur les femmes soit à partir de radio-clubs ou dans la position de l'activiste social local. Ce groupe produit également des reportages sur le terrain et envoie des nouvelles à des stations de radio locales. Cette association entretient avec les organisations de presse d'autres partenariats qui facilitent la circulation de magazines et leur diffusion.