A une semaine des élections législatives en R.D.congo, les femmes restent déterminées à gagner ce pari. Malgré certains préjugés et stéréotypes sur la participation politique des femmes elles ne se découragent pas. Elles ont été nombreuses à déposer leurs candidatures car elles comptent sur le vote d’autres femmes qui représentent plus de 50 % d’électeurs dans cette circonscription électorale.
« Nous avons toutes les capacités et tous les atouts de diriger au même titre que les hommes. Qu’on nous donne un mandat pour nous tester et voir si nous sommes incapables ou pas », déclare Madame Espérance KIGWIRA MATUMAINI, une femme candidate à la députation nationale aux élections de 2011 dans la circonscription électorale de la ville de Bukavu et membre du parti politique PANADER.
Bien que les candidatures féminines ne sont pas encouragées et soutenues par la majorité de la population bukavienne, le bureau de représentation de la commission électorale nationale indépendante « CENI », a enregistré 22 candidatures féminines sur un total de 154 candidats à la députation nationale agréés dans la circonscription électorale de la ville de Bukavu, soit 14%. Ce n’est pas peu !
Même les partis politiques n’encouragent pas les femmes.
« Mettre une femme au pouvoir c’est vouloir noyer le pays », s’exclame, froid aux yeux, un porte parole provincial d’un parti politique de la place.
Ce qui étonne est que même les personnes intellectuelles raisonnent dans le même sens de sous estimer les femmes bien que la seule différence entre un homme et une femme ne réside qu’au niveau biologique.
Dans la plupart des partis politiques, non seulement les femmes ne se retrouvent pas dans le directoire, mais aussi leurs noms sont rayés sur les listes des candidatures à déposer à la CENI sans raison valable et objective. Cette femme, membre d’un parti politique, témoigne : « Je suis membre d’un parti politique en règle de cotisations et je me conforme aux normes et obligations du parti. Lorsqu’on a sélectionné les candidatures à la députation nationale de notre parti politique, la mienne a été écartée sans qu’on m’explique les raisons de ce rejet. Je crois que c’est parce que je suis femme ».
Ce comportement des partis politiques qui rejoint celui de beaucoup de Bukaviens à l’endroit des femmes ne contribue pas à l’émancipation et à l’émergence de celles-ci. Pourtant, l’histoire de la ville de Bukavu nous renseigne sur des femmes de cette ville qui ont occupé des postes importants dans différentes structures publiques et privées et qui ont fait montre de compétence plus que leurs collègues hommes.
Madame angèline MUTABATABA qui travaille au bureau de l’état civil de la commune de kadutu témoigne : « Nous avons été dirigés par Madame joséline MIGABO et elle respectait les attributions de chaque service. Elle a même réhabilité certains locaux de la commune, chose qui n’avait pas été faite par ses prédécesseurs. Elle a bien travaillé ! D’ailleurs je sais pas pourquoi on ne l’avait pas laisser continuer à diriger cette commune de Kadutu ».
Bon nombre d’hommes de la ville que nous avons contactés affirment qu’ils sont prêts à voter pour les femmes et être dirigés par elles. Un homme d’une trentaine d’année raconte : « lorsque nous avons été créés, Dieu a prévu que l’homme travaille en partenariat avec la femme. Voilà pourquoi il a créé Eve. Si les hommes veulent réussir ils doivent travailler avec les femmes »
La réalité sur le terrain a déjà prouvé que les femmes sont aussi compétentes que les hommes. Il n’y a aucune raison valable et objective qui puisse faire qu’elles ne soient pas prises en considération dans la société car elles ont aussi des rôles importants à jouer et des responsabilités à assumer qui doivent contribuer au développement de la cité.
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