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25 octobre 2011



Les attaques, les pillages et les tueries perpétrés par les éléments des FDLR dans plusieurs villages de Kalonge ont poussé les populations à abandonner leurs villages pour se déplacer dans des milieux qu’elles pensent plus sécurisés. 
Cette situation entraîne beaucoup de conséquences sur le plan humanitaire.


Terrorisées et dépassées par les exactions des éléments des FDLR,  les populations de Mubugu et Zirhalo, dans le groupement de Kalonge en territoire de Kabare, fuient leurs villages sans rien emporter.
Les bétails, les champs et d’autres biens familiaux sont abandonnés  et restent à la merci des FDLR qui en usent à leur guise. Certains habitants sont faits prisonniers et ceux qui ont la chance d’échapper ne se pressent pas à retourner.
Malheureusement, dans ces milieux de déplacement, ces populations   rencontrent beaucoup de difficultés sur le plan habitat et alimentation surtout.
Les familles d’accueil, elles-mêmes paupérisées par ces attaques régulières des FDLR, ne sont pas en mesure d’assurer leur alimentation et celle de leurs hôtes.
« Nous avons accueilli nos compatriotes qui ont fui les exactions des éléments des FDLR dans leurs villages respectifs. Mais, nous sommes aujourd’hui incapables d’assurer leur alimentation étant donné que nous ne savons plus nous-mêmes accéder à nos champs pour chercher à manger », déclare un Chef du village qui a accueilli un certain nombre de déplacés de Mubugu et Zirhalo.  Certaines femmes enceintes et certains enfants commencent à afficher des signes de malnutrition.

Devant cette situation désolante et par peur d’être tués par ces FDLR, les hommes obligent leurs femmes à retourner au village pour chercher à manger, les exposant ainsi aux risques d’être kidnappées et emportées en forêt par ces FDLR qu’ils craignent eux-mêmes.
Suite à la pression de leurs maris et aux ravages de la famine,  les femmes, malgré elles, sont obligées de retourner au village à la recherche de la nourriture, parcourant ainsi plusieurs kilomètres à pied jour et nuit. Si elles ont de la chance, elles y parviennent et dans le cas contraire elles tombent dans les griffes des FDLR.

Madame Kiza RWASHI, l’une des victimes raconte son calvaire : « Un jour, alors que nous revenions de notre village bien chargées des vivres, nous avons rencontré des FDLR en cours de route vers 17heures. Les plus souples parmi nous ont réussi à s’enfuir. Moi et une autre femme avons été attrapées et emportées dans la forêt par ces FDLR. 3 jours durant, j’ai honte de vous dire ce que nous avons subi comme supplices corporels ». Cela est arrivé plus d’une fois à ces pauvres femmes qui, pourtant, ne faisaient qu’obéir aux pressions de leurs maris. Et comme le malheur ne vient jamais seul, à leur libération par les FDLR, la plupart de ces femmes victimes sont répudiées par ces mêmes maris qui, jouissant des privilèges de la coutume, estiment que les femmes leur doivent tout jusqu’au sacrifice suprême. Interrogés à ce sujet, les hommes sont catégoriques. L’un d’eux s’exprime : « Je ne peux pas continuer à mourir de faim alors que j’ai laissé mes champs et mon bétail au village. En tant que Chef de famille je refuse de m’exposer aux FDLR ; je préfère envoyer ma femme, que j’ai épousée avec mes vaches, pour aller me chercher à manger. Je m’en fous de ce qui peut lui arriver en cours de route. Tout ce que je veux c’est de me ramener à manger et me revenir en bon état». Voilà la situation que  la femme de Kalonge a subie et continue à subir durant toute cette période d’insécurité dans son milieu.  
Cette situation, malheureusement, est une réalité pour toutes les femmes des territoires de la province du Sud Kivu où sévit encore l’insécurité causée par des groupes armés locaux et étrangers. Les associations de défense des droits de la femme devraient multiplier des plaidoyers auprès des autorités pour les mettre devant leurs responsabilités de protéger tous les citoyens et leurs biens, particulièrement les femmes qui ont tant souffert de l’égoïsme masculin et de la barbarie des hommes en arme.

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L’Association des Femmes des Médias du Sud Kivu (AFEM-SK) est une organisation à but non lucratif (OBNL) créée en vertu de la loi congolaise du 10 Août 2003. Les membres d’AFEM-SK sont composés de femmes actives dans les médias du Sud-Kivu et les maisons de presse. AFEM-SK est spécialisée dans la production des émissions radio en milieu rurale comme en milieu urbain avec un accent particulier sur les femmes soit à partir de radio-clubs ou dans la position de l'activiste social local. Ce groupe produit également des reportages sur le terrain et envoie des nouvelles à des stations de radio locales. Cette association entretient avec les organisations de presse d'autres partenariats qui facilitent la circulation de magazines et leur diffusion.